La Baie de Guanabara, aussi connue aussi sous le nom de Baie de Rio, est un panorama extrêmement convoqué dans les représentations de la ville de Rio de Janeiro, et dont l’évocation visuelle fait souvent rêver.

La nature environnante et les eaux de la Baie de Guanabara présentent pourtant des taux de pollution alarmants. Outre les mètres cubes de déchets et les eaux usées quotidiennement déversées dans la baie, des rejets de déchets chimiques émanant des entreprises qui la bordent commencent à affecter dangereusement la vie animale et végétale du lieu. Ses eaux sont ainsi contaminées par des taux élevés de métaux lourds, dont le plus dangereux d’entre eux, le mercure.

Les média se gardent de diffuser ces informations afin de ne pas ternir l’image du site qui a accueilli les sports aquatiques lors des Jeux Olympiques 2016, et qui contribue grandement à la construction de l'image de la ville de Rio de Janeiro.
 

L'indigo est une plante native du Brésil, connue et uilisée par les autochtones brésilien.ne.s pour réaliser des teintures, avant l'invasion du territoire par les portugais. La plante fit ensuite l'objet, pendant la période coloniale, de plantations et de commerce, notamment dans la région de Rio de Janeiro. 

Dans les savoirs populaires, l’indigo est un antidote contre l’intoxication au mercure.

Pour ce travail, une teinture à base de poudre d'indigo a été appliquée sur des négatifs sur lesquels sont exposées des vues du lieu iconique. 

A travers la confrontation métaphorique entre des éléments appartenant à différentes strates historiques propres au territoire représenté, si j’ai d’abord souhaité jouer un acte de purification symbolique, ces images sont aussi nées de la volonté de présenter l’image d’un paysage habituellement fantasmé dans une tonalité différente, à travers le prisme d’une histoire s’éloignant de celles que racontent ses représentations habituelles.